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Découverte de l'univers hospitalier bulgare
Chapitre 1
Il était une fois une randonnée plus animée que d'habitude. En effet c'est ce 6 octobre que moi, le guide d'une dizaine de randonneurs, s'est retrouvé dans le décor à plat ventre sur le bas côté après avoir cogné la tête dans un arbre qui n'avait trouvé rien de plus malin que d'empiéter sur le sentier. Grosse bosse sur un crâne presque dégarni et forte douleur sur le tibia. Mais bon, la rando continuera.
Le tibia enfle mais j'attends que "ça passe". Sauf que 3 semaines plus tard, lorsque ce n'est toujours pas désenflé, je décide d'aller consulter. Mon beau-fils, anesthésiste, m'emmène pour un Doppler qui révèlera un sérieux hématôme qu'il faudra opérer. On me rassure "petite incision" pour évacuer le sang accumulé ! Le lendemain, à l'hôpital Sveta Ekaterina ou travaille mon beau-fils, je passe en salle de chirurgie ou le chirurgien généraliste, assisté de 3 infirmières me prend en charge. Anesthésie locale puis intervention.
Ensuite retour au bercail en ambulatoire, jambe confortablement bandée. Il est à noter que dans les univers de soins en Bulgarie, avoir un "tuteur qui est dans la profession" facilite grandement les accès, les accompagnements.
Le lendemain retour à l'hôpital pour soin post-opératoire (changement de pansement, drain) et ce sera toujours le chirurgien généraliste qui refera le pansement. Ce même manège dure déjà depuis 14 jours et ce sera quasiment toujours le chirurgien, rarement une jeune médecin en formation, qui fera le remplacement du pansement ! Une situation qu'en tant que français, je trouve exceptionnelle ! pourquoi ? En France verrait-on un chirurgien prendre en charge des soins post-opératoires ? jamais de la vie ! Mais bon, en Bulgarie, les infirmières libérales itinérantes, venant à domicile, n'existent pas encore. Et puis on m'a dit que les étrangers ont souvent des traitements de faveur pour "impressionner", pour avoir une bonne opinion du système de santé bulgare qui n'a jamais été au meilleur de sa forme ! dixit les bulgares !
Pour le moment toutes ces consultations, Doppler, opération, soins, radio ne m'auront coûté que 50 euros et cela en étant dans le système de santé bulgare; une bagatelle !
Bon on commence à voir le bout du tunnel. Vivement qu'on puisse reprendre les randos ! Mes randonneuses s'impatientent ;-)
En conclusion: en 13 ans, une première expérience de l'univers hospitalier bulgare, dans un hôpital universitaire spécialisé dans les transplantations cardiaques, me laissera une très bonne impression; sérieux, professionnalisme, équipements très modernes malgré l'ancienneté de l'établissement, gentillesse des intervenant(e)s, disponibilité, peu de stress. Cela ne veut pas dire que j'aimerais renouveler l'expérience trop souvent !
Le couloir ou je patiente tous les matins
Entrée de l'hopital "Sveta Ekaterina"
La salle de soinsChapitre 2:
...Et pourtant ! Deux semaines après cette expérience, après plus de 13 changements de pansement, mon aventure n'est pas finie ! Suspicion d'infection (qui se révèleront être des streptocoques) je me retrouve sous antibiotiques intraveineux et consultation d'un autre médecin pratiquant dans un autre hôpital - il est vrai, toujours avec "piston" - le diagnostic tombe: faire une nouvelle incision plus large pour tout évacuer ! aie, manquait plus que ça ! Bon, faisons confiance à la médecine !
Le lendemain, vendredi 20 nov, RV à l'hôpital EUROPE (ou sur FB), à jeun bien entendu et accompagné de mon épouse qui fera l'interprète, la terminologie médicale en bulgare n'étant pas mon truc !. Après les rapides formalités d'admission (pas évidentes pour un assuré social dans 2 pays (Bulgarie et France) l'assistante du chirurgien me fait faire le tour des services (mes chaussures gantées de bleu !): analyse de sang, radio thorax et tibia bien sûr, électrocardiogramme, tension, test d'allergie aux antibio le tout suivi des décharges à signer (chirurgien, anesthésiste...) puis direction ma future chambre ! Eh oui, cette fois-ci le chirurgien veut me garder le we en observation et aussi pour changer le pansement. Belle surprise: chambre moderne à 2 lits, balconnet, toilettes avec douche, bon éclairage, bref le grand luxe ! Sans trop tarder, vêtu d'une blouse également bleue, je rejoins à pied la salle d'opération ou attend déjà le staff, prêt au charcutage ! Pose du cathéter, des électrodes cardiaques puis anesthésiant local mais aussi intraveineux léger (pour me détendre, alors que je l'étais !) et c'est parti - je ne sentirais absolument rien (je crois bien que je me suis endormi un peu !) puis retour en chambre sur lit à roulettes et branchement sur un goutte à gouttes; le tout aura duré moins de 20mn. Le soir mon 1er repas cathering (pas de cuisine à l'hôpital) puis la ronde habituelle: tension, thermomètre, antibio intraveineux.
Un personnel aux petits soins (parce que je suis étranger ? peut-être) très gentil, attentifs et cela malgré quelques contrariétés linguistiques, mon bulgare n'étant pas ce qu'il devrait être ! Le lendemain, samedi, le chirurgien me change le pansement; je souffre le martyre mais bon, le mauvais moment passe ! Et c'est ainsi que je vivrais le train-train habituel d'un opéré jusqu'à ma sortie lundi 23 nov. à midi. Par la suite quelques 5 changements de pansement. Je ne pouvais pas m'ennuyer dans cet hôpital car, cerise sur le gâteau: WIFI de qualité satisfaisante, assuré !
En conclusion: l'hôpital Europe (Европа en Bg), juste en face de l'hôpital d'urgence "Pirougov", est très récent (2013 ?) et a donc des installations de pointe pour tout ce qui est chirurgie vasculaire, abdominale, orthopédique, mammaire, ORL. Des médecins, infirmières, soignants compétents et attentionnés.
Je ne peux que recommander ces deux hôpitaux qui, en fonction des traitements nécessaires, sauront, l'un comme l'autre, satisfaire les besoins de n'importe quel patient.
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Commentaires
Et bien non, malgré ce tableau idyllique : pas envie d'y aller....